London Shopkeepers

London Shopkeepers. 2023–2025

Shopkeepers play a very interesting part in the city. They are the branches and the ramifications of society. They stand between private and public space.
Often, we feel we know them. Sometimes we don’t. But most of the time, we don’t even know their first names.

During this project, it sometimes took me longer to spell their names than to take their portraits.
In many of the photographs, they are smiling. It never bothered me, as I felt they wanted to be represented that way.
Until one day, a very famous British photographer told me:
“It’s a good set. I would encourage you to avoid the smiles, much better to have a dignified and proud portrait.”

I wasn’t quite sure what to say.
But what I felt, going door to door asking shopkeepers if I could take their portrait, was pride - proud people, proud to be asked.

1,500 shopkeepers later, I went back to their shops, giving them an A4 signed and numbered print, and asking if they could sign a consent form.
To my surprise, most of them had no objection.

Thank you to all the shopkeepers who took part.

Commerçants de Londres. 2023–2025

Les commerçants jouent un rôle très intéressant dans la ville. Ils sont les ramifications de la société. Ils se tiennent à la frontière entre l’espace privé et l’espace public.
Souvent, nous avons l’impression de les connaître. Parfois non. Mais la plupart du temps, nous ne connaissons même pas leur prénom.

Pendant ce projet, il m’arrivait de passer plus de temps à écrire correctement leur nom qu’à prendre leur portrait.
Sur beaucoup de photos, ils sourient. Cela ne m’a jamais dérangé, car j’avais le sentiment qu’ils voulaient être représentés ainsi.
Jusqu’au jour où un célèbre photographe britannique m’a dit :
« C’est une belle série. Je t’encourage à éviter les sourires, c’est bien mieux d’avoir un portrait digne et fier. »

Je ne savais pas trop quoi répondre.
Mais ce que j’ai ressenti, en allant de porte en porte pour demander aux commerçants si je pouvais faire leur portrait, c’est de la fierté — des gens fiers, fiers qu’on leur demande.

1 500 commerçants plus tard, je suis retourné dans leurs boutiques pour leur offrir un tirage A4 signé et numéroté, et leur demander de signer une autorisation.
À ma grande surprise, la plupart n’y voyaient aucun inconvénient.

Merci à tous les commerçants qui ont participé.